Comité de la Bière de Nains
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[Nouvelle] Périples de Nylstia, Rôdeuse d'Ascalon

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Message  Ferrick Ven 23 Mai - 0:35

Et voilà ^^ pour mon premier post, je me devais de remettre les aventures de ma petite Nylstia ^^.
Ferrick
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Message  Ferrick Ven 23 Mai - 0:36

1er EPISODE : Flèche de feu, trait de l'esprit

J'ai souvent appris à mes dépens la cruauté du monde. J'étais choqué chaque fois que je me remémorais mon terrible passé, mais à présent que le rituel s'achevait, je comprends à présent combien d'autres enfants d'Ascalon avaient souffert de cette guerre. Il fallait devenir fort, mon maître d'arme ne manquait jamais de me le répéter. Ce devoir envers moi-même, envers la promesse que je m'était faite lorsque je suis rentré à l'école, ce devoir m'étouffait, m'écrasait. Mais avais-je vraiment eu le choix ? Les druides officiers en patrouille le long du rempart et de l'académie Nolani étaient formels. Il rapportaient continuellement que de véritables armées ennemies se constituaient de l'autre côté, avec à leurs têtes les pires soudards du Grand Nord. Comment lutter face à une si nombreuse opposition ?

Il fallait devenir fort. Ça me rendais malade.

J'y pense sans arrêt. Je n'arrive pas à m'en défaire. Cette phrase revient me hanter indéfiniment. Comment? Je sais depuis longtemps que mon entraînement ne suffit pas. Je me revois, parcourant Ascalon, nourri par une haine fiévreuse, ma colère me poussant à survivre face aux rencontres hostiles expérimentées en chemin. J'avais pourtant maintes fois braver la mort, aveuglé par ma souffrance et ma haine. L'Ordre, qui m'avait accueilli difficilement, m'a fait retrouvé cette quiétude nécessaire à tout guerrier, cette force apaisante.

Mon maître aurait eu si honte devant mon désarroi pendant ma croisade. Ma punition, pour n'avoir pas su respecter les principes mêmes du Zenthra, se serait concrétisée par l'imposition de tous les exercices de l'apprenti. Ces règles de bases autorisaient mon corps à réagir en un éclair, après de longs et douloureux entraînements musculaires. Le guerrier va vite. Le guerrier est précis dans son attaque. Le guerrier économise le moindre geste, il ne donne que des coups mortels, pour tuer. Le guerrier qui ne tue pas, se suicide d'avance lui-même. Tuer ou être tué, cette règle immuable s'applique aussi bien dans les combats entre les hommes que contre nos ennemis héréditaires.

Un cri lancinant me fit sursauter et sortir de mon rêve. Le rituel s'était terminé comme toujours par cet épilogue, où la souffrance se cristalise dans cet hurlement d'agonie. Faut-il toujours crier pour naître ? Je revois ma propre douleur, les rites d'initiation auquel j'avais été moi-même soumis, du temps d'Orr. Que dois-je lui dire à présent ?

Je connais bien ces soi-disant épreuves. Elles nous plonge dans notre âme. Elle font ressortir en soi la peur, le désir, toutes les émotions qui nous empêche de parfaire nos techniques de mort, nos incantations destructrices. Que disait mon maître, ah oui! Se détacher de ses émotions, pour mieux les observer et les contrôler. N'ai-je appris également qu'il ne fallait jamais les renier, qu'elles étaient ce que notre être avait de remarquable. Si les dieux tyriens nous ont toléré, n'était-ce pas à cause de nos émotions si proches des leurs, nos ressemblances communes les ont amené à nous prendre en affection, à nous guider, à nous choyer. Triste Tyrie, le jour où l'Exode est arrivée à son terme.

Je me dois de l'instruire, de lui faire prendre conscience le respect de la vie et ces gestes de mort devenus presque naturels, paradoxe inexplicable que mes instructeurs à Arah ont parfaitement su m'inculquer. Pourquoi en est-elle arrivée là? Sa décision de passer l'épreuve de la Grande Flèche Incandescente, même si elle restait parfaitement logique, m'avait attristé car cela signifiait qu'elle avait fait le choix de la guerre. Le grand prêtre lui donnait à présent ses armes et sa bénédiction. L'heure de faire ses preuves était venue. Folie, il ne s'agit pourtant pas d'un concours à l'arc, comme elle les affectionne particulièrement. Cette fois, les cibles seront bien réelles, et elles répliqueront à la moindre erreur de visée.
Nylstia eu du mal à récupérer de l'épreuve. La marque de la flèche marquait encore douloureusement sa chair et son âme. Je suis confiant. Le privilège qui m'avait été accordé d'assister à son intronisation dans l'Ordre, cérémonie généralement interdite aux non-initiés, m'avait montré que les druides attachaient une grande importance à l'amitié.
Je m'avançais au devant de ce membre de l'Ordre du Faucon Noir, nouvellement reconnu par ses pairs.

« Comment vas-tu ? » lui demandais-je. Elle me répondit : « Pas trop mal. J'ai l'impression que Klapu s'est assis sur ma tête de tout son long. A part ça, je crois avoir réussi.
- Oui, tu as réussi l'épreuve. Sinon tu serais morte à l'heure qu'il est.
- Quoi? Maitre Huied ne m'a jamais parlé de cette possibilité ?
- Mmmmm. Plutôt logique quand on y pense. Aurais ? tu accepté de surmonter l'épreuve s'il t'avait avoué que tu y laisserais ta peau ?
- Ces druides, toujours à donner la moitié des choses. Bon, je suis prête, et c'est bien là l'essentiel.
- Crois-moi, Nylstia, nous ne sommes pas prêt. Mélandru ne t'a pas encore révélé l'ampleur du désatre qui attend Ascalon.
- Balthazar non plus si je me souviens bien. Tu te plains sans cesse que les dieux mentent et câchent les ennemis à venir.
- C'est bien là mon souci, notre futur m'échappe. Pourquoi ai-je survécu à la destruction. Pourquoi Balthazar nous punit ? il, les gens d'Orr, en nous faisant revoir les silhouettes fantomatiques de nos ancêtres à la faveur de la nuit. Je ne comprends rien.
- Pour moi tu te poses beaucoup trop de questions. Il est temps d'agir. Aujourd'hui mes flèches vengeresses ont hâte de sortir de leur carquoi et d'aller transpercer quelques charrs.
- Tu as raison. Oublie mes lamentations et mes atermoiements. Première mission, te refaire une santé. Je suis sûr que ce chat de malheur doit s'inquiéter de ton absence.
- Ah ne parle pas comme ça de mon familier! Tu es jaloux car tu ne peux pas en dresser un toi-même.
- Moi jaloux de ton félinidé ? Je voudrais bien voir ça... »

Nylstia, titubante, moi-même peu rassuré, quittions le lieu de la cérémonie, sous le regard amusé des druides qui nous entendaient nous disputer encore une fois au sujet de ce drôle de compagnon animal.

C'était le temps des forêts incendiées. C'était le temps où la Fournaise avait décimée Ascalon, merveilleux pays de verdure détruit par les traînées de feu.

C'était le temps où le pays des anciens dieux avait sombré dans la folie. Où les hommes devenaient fantômes et les dieux punissaient leur ignorance. C'était le temps où la jeune Nylstia, membre de l'ordre druidique qui lui a donné son nom rencontrait Ferrick Asthen, apprenti guerrier d'Orr.
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Message  Ferrick Ven 23 Mai - 0:37

2ème EPISODE : Chemins de terre, rivières délétères

Nylstia s'avança prudemment le long du sentier. De nombreux arbres morts jonchaient ça et là le long des berges de la rivière. Une odeur putride, nauséabonde s'échappait des eaux bourbeuses et stagnantes. Le ciel d'Ascalon n'offrait guère une lumière des plus réconfortantes. L'astre solaire brillait pourtant pratiquement à son zénith en cet instant.

Ce matin là, nous étions reparti vers l'ouest, à la demande de Tydus. La rôdeuse avait insisté sur la direction à prendre, arguant que son familier Klapu avait besoin de toute urgence d'un bon bain. Depuis que nous étions revenu dans la ville d'Ascalon, les sollicitations de toute part nous interdisaient un quelconque repos, encore moins un bref moment de détente ou de jeux d'eaux salvateurs. Bien que je n'avais pas ménagé la peine de mes deux compagnons, pas un ne se plaignit, même couverts de poussière des misérables chemins du royaume. Je m'inquiétais cependant de l'humeur de Nylstia. Elle s'enfermait de plus en plus dans un silence étouffant tant pour elle-même que dangereux pour la cohésion du groupe. Je ne pouvais qu'espérer que la vision de ces terres dévastées lui donneraient la nausée qu'un temps, que ses yeux s'habitueraient vite aux nombreux amas de cadavres et de corps décomposés qui parsemaient Ascalon tels de petits tas d'immondices laissés à l'abandon des charognards.

Que ressentais-je à présent ? Cette eau putride que je regardais maintenant s'écouler dans cette petite mare. Que m'inspirait-elle ? Un rêve du passé. Un de ces souvenirs qui s'imposent quand votre conscience refuse de recevoir ces images trop répugnantes. Conscience qui se réfugie, conscience qui me tourmente à me remémorer les merveilleux champs dorés des plaines du sud, les grandes rues animées d' Arah baignées d'une merveilleuse lumière translucide. Et cette rivière si belle, les eaux froides dans lesquelles je me baignais à l'école, jouant dans l'insouciance d'un jeune apprenti.

Très tôt mes parents m'ont inscrit à la grande étude de mon Maître, dont la renommée n'était plus à faire. C'était une chance pour notre famille, pas très aisée, de permettre au dernier enfant d'étudier les arts de la guerre. Le corps d'élite d'Arah refusait de parrainer d'autre enfant que l'aîné et ma soeur avait embrassé la prêtrise avec un succès qui rendait ma mère très fière. « Ferrick, regarde ta soeur défiler! Dwayna, regarde! Regarde! Elle tiens le sceptre dans ses mains. ». Quel moment de gloire pour toute la famille. L'instrument sacré n'était montré que dans de trop rares occasions pendant les fêtes du nouvel an Orrien. Je me souviens du visage de ma mère, resplendissant, si heureux que ma jalousie s'était estompée par la contagion de ce bref instant de bonheur.

Que dire de ce même visage si rayonnant, lorsque mon maître me donna ma lame à la cérémonie protocolaire. Ce symbole du guerrier Zenthra après huit années d'instruction, de méditation sur soi, sur le monde, sans oublier sur les dieux. Les guerriers servaient Balthazar, qui en retour, leur offrait la sagesse et le discernement.

Le souvenir de mes parents s'estompa en un éclair lorsque je reçus une gifle bien sentie sur la joue droite. Nysltia me regardait farouchement, le souffle rapide.

« Hé Ferrick, lorsque je t'appelle, tu pourrais daigner bouger au moins...Tu n'avais pas vu les morts ? vivants dans le cours d'eau ?
- Hein ? Des morts ? vivants ? J'en vois pas. Tu as du rêver chère rôdeuse. L'enchaînement continue de nos quêtes te font-ils perdre tes sens?
- Mais j'en crois pas mes oreilles!! Mélandru m'est témoin, tu n'a pas levé le petit doigt pendant que Klapu et moi-même étions aux prises avec ces tas d'os déambulant. Tu cherchais peut-être le mode d'emploi pour utiliser ton épée non ?
- Ne blasphème pas, je t'en prie. Excuse-moi pour mon petit moment d'absence, je plongeais dans de lointains songes du passé. Je me perds parfois dans mes pensées.
- (Soupir...). Tape d'abord la prochaine fois, avant de penser.
- Mmmm, certes. Mais je constate que tu t'en est admirablement sortie. Ton tir ciblé était d'une pure beauté.
- Ferrick.
- Oui ?
- J'ai manqué cette fichue goule deux fois de suite alors qu'elle s'avançaient à moins de trois mètres de toi. Heureusement que Klapu, lui, possède de bonnes griffes.
- Ah bon? C'est dommage. Tant pis, passons à autre chose.
- Pendant que tu rêvais à ton ile de moines cinglés, j'ai observé que nous n'étions pas seuls sur ce chemin. Regarde à droite, de l'autre côté de la berge.
- Ah oui je vois un ours. Tiens il y a un type sur son dos. C'est original comme pose de combat ».

Nylstia et Ferrick s'éloignèrent, laissant l'étrange personnage et sa monture plantigrade près de la rivière. Ferrick entama un petit refrain pour oublier la tristesse du paysage.
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Message  Ferrick Ven 23 Mai - 0:37

3ème EPISODE : Montagnes enneigées, coeur glacé

Le froid mordait nos chairs soumises au vent glacial des cimefroides du Nord. Nous n'avions plus d'autre solution que de nous éloigner d'Ascalon, si peu propice aujourd'hui au retour de la vie. Malgré l'attachement que Nylstia portait à cette terre qui l'avait vue naître, elle se résout à partir avec un déchirement que son familier ressentait très profondément. Malgré cela, ma vigilance ne prêta pas l'attention que ce sentiment de tristesse méritait. J'étais bien plus préoccupé par la l'éclatement bruptal de la famille royale et de toutes les conséquences qui devaient ensuite en découler. Le départ résolu du prince, la fierté bafouée du vieux roi Aldenbern.
J'avais fait envoyer par courrier un message à l'Ordre pour leur demander conseils et directives nécessaires concernant la rôdeuse. Hélas, mes pires craintes se confirmaient, comme les prédictions des esprits de mes aieux défunts me les avaient montrées dans mon sommeil au croissant de lune dernier. L'Ordre avait fini par succomber aux assauts répétés des charrs envahisseurs. La forêt d'Ombre avait été brûlée jusqu'au dernier tronc d'If. Ce merveilleux havre de paix, parti en fumée, détruit avec tous ses êtres vivants. Je me souviens du grand druide Huied, du témoignage de sa profonde humanité qu'il m'avait manifestée lorsque mes égarements m'amenèrent désemparé et faible dans cette partie perdue d'Ascalon. Je lui devais la vie et les Orriens ne prenaient pas à la légère ces dettes fortement chargées de symbolique. Notre peuple était fier, honorable et respecté pour sa droiture au combat comme sa loyauté dans ses amitiés. Mon éducation m'interdisait de ne pas respecter le serment cette dette.

Pendant mon séjour, Maitre Huied m'avait présenté Nylstia encore novice à cette époque. Elle suivait son long apprentissage depuis qu'elle était toute jeune. Huied m'expliqua un soir où la brise donnait aux arbres cette musique de bruissement de feuilles tellement rafraîchissant, apaisant, qu'il avait recueilli Nylstia dans une clairière sacrée dédiée à Mélandru. A en juger par les débris du chariot qui jonchaient le chemin dessinant ses lacets sinueux vers la clairière, la violence de l'attaque sur le petit convoi ne laissait aucun doute sur le sort funeste réservé aux passagers. Le druide retrouva près du gros chêne servant aux prières des servants de la nature les cadavres d'une femme et d'un petit garçon, vraisemblablement son fils, criblés de flèches. Plus loin à la lisière, un homme gisait, une grosse plaie à l'abdomen par laquelle tout son sang s'était dérobé.

L'homme avait du mourir sur le coup car celui -ci avait été asséné avec précision et efficacité. Des professionnels, des soldats! pensa Huied. De petits pleurs avaient interpellé ses réflexions. Cela venait de la droite, plus profondément dans la forêt. Le maître druide se souvint que quelques prédateurs dangereux avaient élu domicile à la frontière du sous – bois et de la forêt émeraude non loin d'ici, où nul homme ne s'y risquait. Huied brava les interdits et se dirigea vers l'intrigant appel de détresse. Après quelques minutes d'errements dans la végétation devenue touffue et dense, l'image qu'il vit le paralysa sur le coup. Il lui fallu quelque temps pour se ressaisir et reprendre conscience de son état. Le maître m'expliqua que son regard, incrédule, s'était posé sur une petite fille âgée de cinq révolutions tout au plus, caressant le museau brunâtre d'un petit félin, la mère du jeune prédateur couchée à deux pas, finissant le repas macabre que les morceaux d'un des corps dispersés autour lui avait procuré. Les cottes de mailles et les casques de guerre partiellement détachés sur les cadavres fumants attestaient de l'appartenance de ces hommes à une quelconque ost. La matriarche fixait le druide, peu rassuré avec une expression de défi. Huied m'avait confié son interprétation de cette scène qui le marqua à jamais. Une forme si familière de l' intervention divine, si cruelle envers les hommes et si terrible de sens, la vengeance. Elle avait frappé ces soldats par leurs crimes perpétués sur la terre des félins sacrés. La terre, souillée par le sang de ces voyageurs infortunés, réclamait son tribu, le sang des assassins. La terre ne connaît ni bien ni mal, m'avait confié le vieux sage dans ses moments d'enseignement, mais elle réclame toujours un équilibre pour garantir son harmonie. Comment ne pas reconnaître le courroux de Mélandru, à travers son messager animal. Comment cette petite fille avait survécu alors que de dangereux prédateurs se repaissaient à côté d'elle de chair humaine. Comment la mère pouvait tolérer la main tendue de la fillette vers son petit. Toutes ces questions ramenaient Huied dans sa quasi certitude d'un signe évident du dieu de Tyrie. Après avoir ramené Nylstia au sein de l'ordre, il la prit en affection et l'adopta. Ses condisciples peinaient à croire ce revirement de chaleur humaine de leur guide, celui – ci étant particulièrement connu pour son ascétisme et son détachement des humains.

Une quinzaine de révolutions suffirent à Huied pour apprécier à leur juste valeur les petits moments de bonheur passés avec sa chère disciple. Pourtant, ses obligations dans la prêtrise d'un côté, le dur labeur que Nylstia fournissait lors de l'instruction des différentes disciplines requises pour les servants de la Nature de l'autre, les saisons se succédaient bien vite, mais la fillette qui grandissait avait appris à respecter et à aimer cette figure paternelle que le vieux druide lui procurait. Que dire lorsque je fis mon apparition dans son petit monde, elle qui n'avait jamais vue de garçons guère plus âgés qu'elle, toujours des hommes et des femmes de l'âge de la sagesse. La nature avait reverdit deux fois lorsque Nylstia décida de passer l'épreuve. Notre relation évolua en respect fraternel. La veille de son intronisation dans l'Ordre, Maître Huied m'avais surpris en me demandant de veiller sur la destinée de sa fille adoptive. Je ne pensais pas que mes paroles eurent un impact sur les peurs du druide. Je devais me rendre à l'évidence cependant, que les visions de mort et de désolation, offertes par mes parents dans mon sommeil, renforcèrent les craintes du prêtre. Voilà donc la dette à laquelle je devais m'acquitter. Voilà donc la tâche qui m'avait été confiée, maintenant qu'elle prenait tout son sens, que le destin avait rattrapé mes pas. Aujourd'hui on me demandait des comptes. Orr me réclamait mes devoirs d'honneur et de loyauté. Comment expliquer à Nylstia que ses parents d'adoption sont retournés dans la grande nuit.

Le froid continuait à nous mordiller le visage. Satané vent, la neige nous battait pour avoir osé braver les rugueux cols des Cimefroides. Au loin, j'arrivai à distinguer le profil des premières maisons du Crom. Dans quelques heures, au coin d'un bon feu de cheminée, il faudra que j'annonce à Nylstia la nouvelle. Sa terrible mélancolie se mêlera à un très grand sentiment de tristesse dans son coeur. Dwayna, aide – moi. Je soigne les maux, je soigne les plaies, mais je ne peux guérir les flétrissures de l'âme ni les peurs qu'elles engendrent inévitablement.
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Message  Ferrick Ven 23 Mai - 0:38

4ème EPISODE : coup de foudre, blessure profonde

Le souffle de Klapu souleva quelques mèches qui tombaient sur le visage endormi de la rôdeuse. Sa respiration, calme et détendue, se calquait parfaitement avec celle de l'animal, les mouvements de leur poitrine synchronisés comme s'il s'agissait d'un seul être vivant. Nylstia rêvait, malgré ses émotions si vives, malgré son état de choc et sa grande détresse. Le long de ses joues creusées se dessinaient des sillons de larmes effrénées taries depuis peu de temps.

Elle avait fui le campement des réfugiés, posté à l'Arche du Lion en compagnie de Klapu. Elle s'était enfoncée plus avant dans la Kryte du Nord. Puis exténuée de courir sans but à travers les buissons et les cyprès verts, elle s'était arrêtée, respirant bruyamment pour reprendre son souffle. Ça et là, plusieurs groupes d'Avicares apparurent à l'ouest en haut du plateau Nebo, mais ils ne s'aventuraient que rarement près de la grande citée. Nylstia fixa le ciel, des étoiles commençaient à percer le masque tombant du jour. Elle finit par s'asseoir par terre sur l'herbe fraîche et ne quitta pas des yeux la voûte céleste qui s'obscurcissait rapidement. Le grand félin s'étendit à côté d'elle et se lova dans une position enveloppant la queue et la tête près du corps. La rôdeuse se permit un regard humide de tendresse vers le seul compagnon qu'elle aimait à présent. Au moins il ne la trahirait jamais comme le guerrier venait de le faire.

De la colère mêlée d'une profonde douleur émergeait de sa conscience, distillant un mal aise dans tout son corps. Nylstia avait mal, mal de vivre, mal de comprendre ce qui venait de se passer pendant les heures qui précédèrent sa fuite. En ce moment, l'imbécile ne se soucierait guère de sa soudaine disparition, il était bien trop occupé avec sa courtisane. Elle maudissait celui qu'elle avait désiré secrètement, elle maudissait intérieurement sa naïveté qui lui avait croire à une relation bien plus heureuse. Nylstia se leva brutalement, une forme de folie traversant l'expression de son visage déformé par le cri de haine qui jaillit de sa bouche. « Soyez maudits, Dieux de Tyrie, je vous déteste ». L'écho de ses paroles se perdit dans une légère brise rafraîchissante qui souffla sur la plaine.

De petits oiseaux, pris de peur, s'envolèrent d'un chêne millénaire et s'éloignèrent à vive allure rejoindre la petite colline au nord qui embrassait l'horizon. Épuisée dans sa chair et vide de toute volonté, elle s'effondra sur elle-même et pleura encore, en silence, son sentiment de colère totalement expurgé par le hurlement qu'elle avait lancé à la face des dieux. Mais avaient-ils seulement entendu. Dans sa vanité, elle s'en persuada mais au fond d'elle-même, elle sut que ses paroles n'atteindraient jamais les lieux de légende où l'on disait que les Oubliés avaient façonné autrefois le monde. Elle se laissa guider par son corps qui réclamait une pause, un sommeil réparateur. Elle s'endormit à côté de Klapu, faisant glisser son bras bras droit sur l'épaule du félin qui ronronnait, ses grands yeux jaunes brillant dans la nuit et pénétrant ceux de la rôdeuse. Malgré la nuit noire qui chassa les quelques dernières traces de lumière, Klapu distinguait les couleurs chamarrées de la fine écharpe qui sortait légèrement du justaucorps de sa fidèle amie.

L'Arche du Lion. Les réfugiés d'Ascalon étaient enfin arrivés à destination après de multiples périples dans la chaîne montagneuse des Cimefroides. Le clan des nains du Sommet de Pierre avait infligé de lourdes pertes, la mort du prince Rurik augmentait considérablement le chagrin collectif des rescapés de la traversée. A présent, Nylstia et Ferrick menaient la troupe à travers les immenses paysages verdoyants. Les parterres enneigés avaient cédé la place à de somptueuses étendues herbeuses, la chaleur du soleil se renforçait tout au long de la descente de l'adret de la montagne. Arrivés à la grande citée de Kryte, ils furent accueillis sèchement par l'ordre du Blanc Manteau.

Plusieurs jours après, le peuple d'Ascalon s'organisa en vue des prémices de leur installation vers les terres qui leur avaient été allouées généreusement. Nombreux furent ceux qui demandèrent aux vaillants héros de venir également s'établir dans la colonie. Mais à chaque demande, Ferrick opposait un refus systématique, arguant qu'une présence le poussait autre part, qu'il sentait un appel surnaturel venant du plus profond de lui-même. Nylstia ne comprenait pas l'entêtement du guerrier.

Elle avait pleuré le jeune prince d'Ascalon d'autant qu'elle s'était nouée une relation d'amitié avec lui. Elle aspirait à un repos mérité, loin des trames sinueuses du destin tissées par des dieux capricieux. Ferrick en revanche n'avait montré que des signes de relation cordiale avec l'héritier d'Ascalon, il n'aimait guère s'ouvrir aux autres à moins d'une bonne raison pour cela. La rôdeuse et lui avaient pourtant assisté aux retrouvailles funestes du fils d'Aldenbern et de sa bien-aimée Althéa, où plutôt de ses cendres rapportées par leur fille adoptive. Ils avaient vécu des moments forts avec Rurik.

La jeune femme connaissait cependant son compagnon bien mieux qu'il ne le souhaitait et elle savait pertinemment que l'Orrien n'offrait qu'une façade d'apparence de marbre, pour mieux se protéger de ses émotions. Il tenait de Maître Huied cette faculté à dissimuler ses pensées intimes, à obscurcir ses réactions afin de ne rien laisser transparaître dans son attitude; amusement, agacement, vicissitude, bonheur éphémère, l'expression de son visage se figeait bien souvent dans celle d'une statue de Balthazar, yeux froncés, bouche dans une perpétuelle moue, regard transperçant qui liquéfiait toute volonté un peu trop enhardie.

Par une journée où la nature revêtait un nouveau manteau multicolore et chatoyant, ils avaient pu profiter de leur liberté sommaire, à présent que leur devoir envers le peuple ascalonien était accompli. L'arche du lion, capitale de la Kryte et fier symbole architectural de toute une culture, abritait de nombreux commerces et échoppes qui vendaient une profusion de marchandises locales ou tout autant exotiques. Tapissiers, drapiers ou tanneurs côtoyaient les armuriers, forgerons et autres tisserands. De l'autre côté de la rue l'on distinguait les étales de poissonniers dont les langoustes frétillantes dans de grands bacs de glace provenait directement des filets des pêcheurs des Havres. Gênés par la promiscuité des odeurs de la mer, les boutiquiers d'encens redoublaient d'astuce pour attirer la clientèle féminine par d'irrésistibles senteurs aux parfums enivrants.

Plusieurs tavernes disséminées en différents endroits du square aux corbeaux lui conférait la réputation du quartier chaud de l'Arche. L'on dit que le voyageur qui désirait se tenir informé des nouveautés de ce monde avait de bonnes chances de satisfaire sa curiosité dans une de ces tavernes, où toutes sortes de gens originaires des provinces de Kryte, et parfois des autres continents Cantha et Elona, se rencontraient autour d'une choppe de bière de nains, où d'une fiole d'absynthe. Et l'on disait bien car les quartiers mal famés de Kaineng attestaient également de cette vitalité grouillante où les peuples se mélangeaient, où les différences se gommaient face au commerce intemporel qui s'y pratiquait. Car derrière les belles maisons de chaume et les bâtisses cossues et charmantes, petits nobles ou derniers des paysans dirigeaient leur bourse toujours dans les endroits de plaisir, prêts à se ruiner pour une once de bonheur, que se soit dans l'évasion d'un réel trop pesant par des substances hallucinogènes comme les décoctions de fleurs de lotus; où encore les perversités de la chair qui offraient toujours plus de fantasmes plus incongrus les uns que les autres. Ici, herboristes et tenancières de maisons de compagnie régnaient en maîtres, ici les assassins se cachaient dans l'ombre, tapis dans leur repère, prêts à fondre sur leur proie en un éclair. Ici, rien n'était sûr, toute ruelle dérobée devenait menaçante, mais également synonyme d'une adresse confidentielle où l'on garantissait la luxure de l'âme la plus prude.

Ce fut à côté d'une de ces pensions très particulières que Ferrick arrêta net de marcher. Il avait cru distinguer un visage, à travers une des fenêtres donnant sur une entrée sombre et éclairée tant bien que mal par quelques bougies suspendues sur de vieilles solives mal équarries. Nylstia, ne remarquant pas que le guerrier n'avançait plus, fonça dans le dos du plastron d'acier et se cogna fortement l'épaule pour retomber à la renverse sur les fesses. Pestant comme une vipère tourmentée, la rôdeuse adressa un regard noir de sous-entendus et ne se fit pas prier pour jurer toutes les malédictions possibles des dieux.

« - Espèce de boîte de conserve de petit pois, tu peux pas faire attention! Crétin de mâle à cervelle de Moa, t'es encore plein comme une outre. Non mais regardez ce fier guerrier, on dirait une barrique sur pattes. Il tient pas la bière, c'est la bière qui tient la boussole, où ce qui lui reste de sa tête de charr imbibée d'alcool, tu ne mérites même pas que...

- Chuut. Tu veux pas la mettre en veilleuse un moment? Laisse – moi tranquille.

- Comment ça? Tu me causes gras maintenant? dit Nylstia visiblement furieuse de s'être fait réprimandée par l'Orrien. Tu préfères sans doute regarder quelques ribaudes. C'est plus intéressant pour toi hein ? Espèce de grosse brute!

- Ne me redis jamais ça Nylstia! cria rageusement Ferrick en se tournant d'un mouvement bref vers la jeune femme.

- D'accord, d'accord », souffla Nylstia. Elle ne se souvenait pas que le guerrier fut rentré dans une humeur aussi violente. L'espace d'un court instant, elle avait eu peur qu'il ne la frappa d'un geste inconsidéré, alors que jamais il n'avait fait preuve d'autoritarisme paternel sur elle.

Elle se sentit coupable et penaude et pourtant un brin de révolte la traversait, sa conscience lui dictait que c'était injuste, que c'était lui qui l'avait renversée et qu'il aurait du s'excuser. Finalement Ferrick repartit, perdu dans ses pensées comme si la mésaventure malencontreuse de Nylstia n'était pas arrivée.

Un peu plus tard, ils débouchèrent dans le quartier des garnisons, où l'on croisait le hall principal de la guilde du blanc-manteau. Le Justicier Hablion, reconnaissable à son uniforme d'un blanc immaculé, aboyait quelques ordres aux jeunes recrues de son organisation. Une certaine tension régnait depuis que les attaques éparses de morts-vivants avaient été signalées. Plusieurs familles se plaignirent de disparitions de leur proches. Ferrick s'approcha du chevalier et bavarda quelques instants avec lui. Nylstia se tenait à l'écart, toujours animée d'émotions intenses, de sentiments contradictoires qui la bouleversait.

Ils rentrèrent ensemble vers le campement des réfugiés, marchant en silence, s'évitant soigneusement du regard. La rôdeuse retrouva son compagnon animal près de sa tente de lin rougi par une teinture végétale aux extraits de sureaux. Le gros chat lui procura enfin le réconfort qu'elle réclamait afin d'assouvir son sentiment d'injustice. Caressant le menton du félin dont les petits gémissements gutturaux de plaisir témoignait d'un bien-être intense, Nylstia entendit les pas de son compagnon de voyage s'approcher.

« - Excuse – moi, dit le guerrier d'un air contrit. Je me rends compte que j'ai été incorrect envers toi. Je voudrais me faire pardonner ».
Ferrick, prononçant ces paroles maladroitement, tendit à la rôdeuse un foulard de tissu de soie bariolé de couleurs vives.

« Je l'ai acheté à un parangon de Kamadan tout à l'heure à la taverne d'Alessio. Un ancien de l'ordre des lanciers du soleil disait-il. Il paraît qu'il avait trouvé ce châle dans une curieuse taverne où l'on ne sert que de la bière de nains, la meilleure qu'il lui eut été donnée de boire m'a t-il confié. Une taverne dans une île qui serait située entre l'Arche et les Havres. Je suis curieux de voir ça.

- Merci Ferrick, dit confusément Nylstia. Tu sais, je pensais pas ce que je disais. J'étais nerveuse, et j'ai l'épaule toute ankylosée. La jeune femme toucha délicatement l'étoffe et l'enroula autour du cou. Comment je suis ô guerrier susceptible ?

- Tu es très jolie, jeune enquiquineuse.

- Dis-moi, ira t-on un jour dans cette taverne, j'irai bien faire un tour pour voir s'ils n'ont pas de chausses assorties. Regarde les miennes, elles sont sales et ternes. »
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Message  Ferrick Ven 23 Mai - 0:38

Ce texte contient des références qui peuvent choquer les plus jeunes. Merci aux parents d'être vigilents.


5eme épisode : Baiser ardent, l'eau et le sel

L'odeur des pains d'épices se diffusait partout dans la cuisine. Au delà, dans la chambre, les senteurs des fleurs fraîchement coupées et ramassées dans le pré jauni par une profusion de gnaphales ne pouvaient masquer l'imprégnation forte des biscuits en train de cuire. Ferrick se postait devant le four à bois, surveillant avec patience la délicate alchimie qui s'opérait devant son visage chauffé par le feu crépissant. Sa mère ne pouvait s'empêcher de le gronder gentiment d'approcher aussi près. Elle lui disait que les flammes du four lui lécherait le nez si par mégarde il venait à renifler d'un peu trop près les gâteaux. De fait, la mère de Ferrick aimait préparer pour son fils quelques pâtisseries qu'elle tenait d'un charmant gnome espiègle. Cet être insolite avait vécu très longtemps de l'autre côté de la rivière au sud du quartier des hauts lierres, petit hameau de maisons a collées les unes aux autres, à la bordure externe de la grande cité d'Arah. Plus loin vers le midi, s'étendaient les forêts et les champs orriens, parsemés dans un joyeux désordre. C'était un un moment heureux dans le foyer des Asthenas, le jour où les petits pains cuisaient.

Brutalement, Ferrick sortit de sa rêverie, le sommeil embrumant encore son esprit. D'un mouvement sec, le guerrier se redressa sur le lit. Le drap de soie bleue perle glissa doucement le long de son torse pour se déposer en un tas difforme. Encore cette odeur. Il avait revécu son enfance par un jeu subtil d'association olfactive. Il remarqua les deux baguettes d'encens qui se consumaient lentement, posées sur la commode d'acajou. Les grands rideaux liserés tirés, la chambre n'était éclairée que par un candélabre à trois branches richement décoré. Celui-ci trônait sur la coiffeuse, au milieu d'un patchwork de petites bouteilles de parfums en tout genre, de sachets de sable colorés, de brosses à cheveux aux formes variées. Le miroir reflétait un visage féminin aux traits familiers. Malgré l'heure tardive du petit matin et la nuit agitée comme en témoignait les draps froissés, les yeux bleus pâle réfléchis par la grande glace fixaient avec une intense profondeur le regard du guerrier.

« Tu es enfin réveillé ? Dis d'un air suave Sybrille. Regarde, j'ai allumé deux bâtonnets. Ils ont une odeur de miel qui te stimule les narines, tu ne trouves pas ? Elle me fait saliver aussi, elle me procure un plaisir et une envie à la fois. »

Ferrick contemplait la jeune femme, vêtue seulement d'une serviette de coton albâtre nouée autour de sa taille. Sa longue chevelure blonde descendait presque jusqu'aux hanches. Par quel miracle fallait-elle qu'elle choisisse justement de l'encens produisant cette odeur mielleuse. Elle voulait qu'il se détende, qu'il soit réceptif, et tous ses sens le confortait dans les meilleures dispositions. Il ne pensait plus aux relations tendues depuis un mois avec Nylstia, il se noyait dans le bleu des yeux de Sybrille, il oubliait tout, ses problèmes, ses devoirs, le présent. Son attention était accaparée sur les courbures harmonieuses du corps de la courtisane. Il sortait d'un rêve pour plonger dans un autre. Depuis qu'il avait croisé ce regard derrière la fenêtre ronde du grand hall d'entrée, celui-ci ne quittait plus son esprit, le possédait constamment, le poursuivait jusqu'à l'obsession.

Sybrille ramena ses cheveux en les nouant derrière sa nuque. Puis elle se dirigea au pied du lit. Ferrick, qui n'avait pas bougé, restait braqué sur son visage détendu et intimidant. Prenant une position à quatre pattes, comme le chat qui s'apprête à jouer avec la souris, elle dévisagea le guerrier avec une telle insistance qu'il ne put soutenir plus longtemps son regard si pénétrant.

« Je lis en toi, Orrien, je vois ton âme. Je distingue le contour de ton être, je te domine. Tu ne m'échappe pas. Donne-moi ce que je veux et tu seras récompensé. » Tout en murmurant, Elle s'approcha de Ferrick, assis dans le lit. Elle commença à coller délicatement son visage sur la poitrine dénudée du guerrier, puis respira les pores de sa peau.
« Je sens ta peur, je sens ton incertitude, tes hésitations. Je te montrerai ton but, je te dessinerai ton destin, tu le suivras pour avoir ce que tu convoites. ». Sa main droite caressa doucement le torse puis amorça une chute délicate le long du corps, se faufilant de façon coquine pour finir sous le drap de soie.

« Je ressens ton désir, ton impatience lui souffla t-elle au creux de l'oreille. Tu es bien un homme, tu ne sais pas attendre, pourtant ton plaisir serait bien plus grand. Viens, puisque tu ne sais pas museler ton émotion. ». Le corps de Ferrick fut traversé de petits spasmes au fur et à mesure que Sybrille découvrait le drap jusqu'aux genoux. Il entreprit de dénouer la serviette, découvrant une peau mate et halée encore humide. La courtisane embrassa passionnément l'Orrien qui plia pour reposer sa tête sur le traversin. Puis il enlaça frénétiquement de ses bras le corps nu de sa partenaire tandis qu'elle enroula les siens autour de la tête. Ferrick sentait le désir monter de plus en plus en lui, la chaleur de Sybrille ajoutant à la sienne. Le contact de sa peau mouillée renforçait l'effet ventouse qui les soudaient l'un à l'autre. Elle retira complètement le drap qui acheva son bref envol par terre. Elle s'assit ensuite sur le guerrier, le dominant du regard, dans une position de chevauchement. Ses cuisses guidèrent le geste d'introduction d'un mouvement sûr, laissant l'homme cruellement désemparé. Elle amorça le mouvement de va et vient, les mains jointes enserrant le cou de Ferrick. Celui-ci, fermant les yeux, constata l'emprise de la courtisane, sa respiration devenant hachée au fur et à mesure que le plaisir se prolongeait, ses mains glissant le long des hanches. Elle accéléra le mouvement, serrant plus fort ses mains. Ferrick remonta les siennes et caressa les seins de sa partenaire, sentant entre ses doigts les mamelons dilatés au maximum. Le rythme devint de plus en plus torride, les phalanges de Sybrille prirent une couleur blanche à force de serrer le cou puissant du guerrier. La respiration de Ferrick se fit à l'unisson des clameurs haletantes de sa partenaire. Celui-ci était proche du plaisir orgasmique. Elle eu de plus en plus de contractures périnéales, son point G particulièrement stimulé. La contracture des deux corps dessina deux corps tendus à l'extrême, telle une corde pliant un arc. Au moment d'éjaculer, Ferrick poussa un râle de plaisir, auquel s'accompagna le cri rugissant de Sybrille qui témoigna de l'orgasme. Pendant quelques secondes, ils restèrent figés dans cette position courbée, comme statufiés, puis ils se relâchèrent, leurs corps plaqués l'un contre l'autre ruisselant de sueur. Ferrick repris son souffle. Il contempla à nouveau les yeux insondables de sa partenaire qui lui souriait, tout en lui caressant les joues.

« J'ai apprécié ton effort de me contenter, Orrien. Continue comme cela et je me déciderai peut-être à satisfaire tes rêves cachés ».

Le vent marin fouettait le visage de Nylstia qui admirait la mer. Elle ne regrettait rien. Seulement, l'image de Ferrick et de la ribaude partageant ensemble la même couche lui hantait l'esprit. Elle n'arrêtait pas d'y penser. Il fallait que cela cesse, tourner la page, se séparer de lui pour vivre son histoire, agir selon son désir. Pendant des semaines elle perdit graduellement le contact avec son ami guerrier. Celui-ci ne s'ombragea pas de la détresse du jeune moine ascalonien qui les avait précieusement aidé lors de la traversée des chaînes montagneuses face aux minotaures et le Sommet de Pierre. Au contraire, Mhenlo avait su toucher la conscience de Nylstia, à la recherche d'un nouveau but à accomplir, d'un nouveau défi à relever. Elle aimait débusquer les oppresseurs, surtout si leurs têtes ressemblaient à des charrs ou d'ignobles créatures du genre. Avec tout ce qu'elle avait du endurer, la rôdeuse percevait une approche des événements différente, une manière d'aborder les situations de danger avec plus d'expérience, moins d'incertitude également. Mhenlo avait été prévenu de la requête de Maître Togo, un ritualiste puissant et respecté dans tout le royaume céleste. Les compagnons d'aventure du prêtre de Dwayna répondirent à son appel sans aucune hésitation.

Le lendemain de sa fugue effrénée, Nylstia avait fait son choix de partir avec eux, empruntant pour la première fois la voie maritime. Elle embarqua à bord du Faiseur des Moissons, fière frégate canthienne de trente-huit mètres de long et commandée par le capitaine Leung Kianpa.
A présent il voguait plein Est en direction des côtes du port de Seitung pour ensuite rejoindre le Monastère de Shing Jea par coursier équestre. Nylstia se contentait de fixer la mer, à la proue du vaisseau de bois. Elle ne se mélangeait pas pour l'instant avec le groupe d'aventuriers ascalonniens. Ils avaient l'air de bien se connaître ceux-là. La jeune élémentaliste toujours prête à s'opposer à la guerrière, visiblement contrariée que les autres ne fassent grand cas de son autorité. Aidan, le rôdeur, prenait des airs de sage, une impression de distance collant à son tempérament. Mhenlo semblait beaucoup plus soucieux. Par le passé, Maître Togo fut l'un des précepteurs du jeune moine. Il lui enseigna l'art philosophique ritualiste, la poésie de Wo Pianji, les mathématiques et les sciences des grands bateliers luxons. Le moine se sentait très concerné par l'appel au secours lancé par son ancien professeur. Outre le capitaine et son équipage composé d'une douzaine de matelots éprouvés, Nylstia remarquait les allées et venues furtives d'une étrange passagère qui évitait méticuleusement de se mêler au groupe. Elle se prénommait Nika et sa tenue vestimentaire, attirant la nuit et les ombres, masquait sa silhouette aussi bien que le bruit des pattes de Klapu demeurait silencieux sur le plancher vermoulu par endroits du bateau. La rôdeuse s'amusait des minutieux stratagèmes déployés par cette intrigante pour rester aussi discrète que la progression invisible d'un serpent vers sa proie.

Toujours à l'écoute de sa mélancolie, Nylstia se satisfaisait néanmoins de l'effet réparateur du temps qui passe, qui lui permettait d'oublier les intonations du coeur appelant à revoir le guerrier. Elle était loin à présent, il n'était plus question de rebrousser en chemin. Au petit matin de la vingt et unième journée de voyage, la vigie signala une terre. La côte se détachait nettement de la ligne d'horizon malgré le levant qui aveugla légèrement la vision du capitaine. Il rejoignit Nylstia, toujours postée à l'avant du pont central près de la statue d'Ayone qui s'élançait le long du mât de misaine. Il garda le silence pendant trois minutes environ, écoutant le bruit des vagues claquer sur la coque du navire. Puis il déclara à la rôdeuse : « Vous semblez songeuse jeune fille. Permettez – moi de vous présenter l'ile de Shing Jea qui abrite le monastère du même nom. Ici, j'ai débarqué nombre de jeunes gens qui désiraient courir l'aventure comme vous. On dit que l'empereur manque de recrues dans ses armées.

- Je ne viens pas renforcer les effectifs militaires de votre pays, mon capitaine lui répondit Nylstia. Je viens en aide à un certain Togo.

- Maître Togo a requis votre présence ? Interrogea avec surprise Leung Kianpa. Il scruta le visage de la jeune femme, cherchant avec défiance un quelconque signe. Il abaissa les yeux vers Klapu qui grogna vers le commandant du vaisseau comme pour réprimander sa trop grande curiosité. Excusez ma maladresse, jeune damoiselle. Il est rare de côtoyer de si grands héros dont Maître Togo lui-même mande les prouesses.
- Je vous pardonne bien volontiers, Capitaine. Dites-moi, votre connaissance pourrait m'éclairer sur notre discrète passagère ? Je crois qu'elle se nomme Nika non ?

- C'est cela, Dame Amazone. Mais à votre place, je l'éviterais, ses talents sont reconnus sur Cantha comme le contraire de la vertu guerrière dont vous êtes l'illustre représentante.

- Pourquoi donc est-elle si mal considérée dans votre estime ? Ne réponds t-elle pas comme nous à l'appel de l'aventure ?

- Certes, répondit-il avec gêne. Mais ses, méthodes dirons-nous, sont obscures et lâches. Méfiez-vous de ces gens là ma damoiselle, ils ne sont que peu recommandables.

- Je tacherai de suivre vos précieux conseils mon capitaine lui répondit Nylstia, un petit sourire se dessinant sur ses lèvres voluptueuses. »

La rôdeuse jeta un regard en direction de Nika qui le lui rendit d'un air enjoué. Des traits de lumière jaillissaient de ses mains, reflétés par les premiers rayons du soleil. Nylstia s'interrogeait mentalement avec insistance. Étaient-ce des dagues qui servaient à ses jongleries.
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Message  Ferrick Ven 23 Mai - 0:39

6ème épisode : mains agiles, lames de haine

« Recommence », dit – elle avec autorité. Le souffle entrecoupé par le violent coup qu'elle venait de subir, Nylstia se releva péniblement, s'aidant de sa main gauche appuyée sur le mur au contact si froid et si rêche. Elle posa ses yeux sur l'air satisfait de Menerie. Le sourire narquois de l'apprentie donna la nausée à la rôdeuse, devenue assassine d'adoption. Depuis plusieurs mois à présent, elle s'était laissée convaincre par son amie Nika d'apprendre les subtilités et les frissons des arts assassins au Conclave. Cet endroit très spécial, dont les bâtiments d'entraînement jouxtaient ceux des ritualistes au monastère de Shing Jea, héritait d'un savoir-faire millénaire dispensé autrefois dans ce qui se nommait la grande école impériale de Shingitaï. Une rumeur insistante se propageait parmi les acolytes de niveau inférieur que le plus grand maître assassin issu des méthodes d'enseignement du Conclave n'avait été autre que Shiro Tagachi, l'infâme meurtrier de l'ancien empereur Angsiyan.

Nylstia plongea dans les yeux verts de jade de Menerie et perçut les abîmes du passé. Elle revit le jour où précisément Nika la présenta à sa mère, responsable de la guilde impériale des assassins du Conclave. Un traitement de faveur quand on considère qu'une sélection stricte des acolytes de niveau rudimentaire s'opérait dès les premières semaines d'apprentissage. Les élèves les plus doués sortaient des rangs pour repartir sur une année d'enseignement encore plus exigeante. Quant à rencontrer en tête à tête la représentante de la plus haute autorité de l'école, les acolytes n'y songeaient même pas dans leurs rêves de gloire et de reconnaissance, car cette visite s'avérait souvent à double tranchant. Seuls les assassins en mission commandée rendaient compte de leurs activités à la Maîtresse Supérieure, les apprentis n'osaient jamais s'aventurer vers la petite bâtisse isolée à droite derrière la grande cour principale de l'école. Le lieu s'auréolait d'une mystérieuse chape d'ombre planant tout autour. Il faisait peur, il forçait le respect et la conviction que de grandes choses se décidaient au nom de l'empereur. Quelle ironie, un semblant de temple si petit pour des actions qui se répandaient aux quatre coins du continent. Et à l'inverse, le ministère céleste faisait figure d'hydre monstrueuse pour une capacité de fonctionnement restreinte aux abords de la cité impériale.

Nylstia tourna la tête et regarda successivement les tapisseries placardées aux murs du dojo. Que de règles invectives assénées avec certitude. Que de confiance dans la supériorité de l'art assassin. La rôdeuse éprouvait un sentiment ambigu de colère qui contrastait avec la pointe de jalousie qui dominait généralement son esprit. Elle observait souvent Nika décontractée, soucieuse mais pas tributaire d'une obsession, grave dans sa manière d'être mais jamais refermée sur elle-même. Nylstia enviait secrètement la jeune femme à cause de l'impression de légèreté et de grâce féminine que projetait son aura. Au contraire, le poids de la rupture avec son ancien ami paraissait lourd à porter. Elle désirait une accalmie de la tempête intérieure qui sévissait dans son âme. Elle souhaitait fuir et ne plus ressentir les affres du chagrin d'amour. Cette jalousie la tiraillait, la contraignait à une déformation du souvenir du guerrier pour soulager ses élans du coeur. Plus elle s'absorbait dans sa projection mentale du bonheur de vivre de Nika, plus une parcelle de sa conscience lui imposait de détester son ancienne relation avec l'Orrien. Invariablement ce sentiment lui donnait l'énergie nécessaire pour redémarrer les exercices imposés par Maître Koshiur, le mentor qui lui avait été affecté pendant son séjour à l'école.

Revenue à présent totalement à elle, Nylstia faisait face à son adversaire d'exercice, sous l'oeil intéressé de Koshiur. Il prit entre ses mains le petit maillet doré posé dans son écrin de velours finement brodé avec les motifs des armoiries impériales.
« Bien, déclara t-il. Tu apprends vite. Je sens de l'appréhension. Ne retiens pas tes coups, ne te soucie pas de frapper Menerie. Elle sait parfaitement anticiper les positions de base. N'oublie pas qu'elle possède une année d'avance, cela compte à Shingitaï.
- Maître Koshiur fit remarquer Menerie, vous savez bien que le Conclave ne doit plus être appelé de ce nom, il est interdit.
- Ridicule. Cette école suinte de peur de se qu'elle a engendré. La poltronnerie cache la couardise ma petite. Les mots ne doivent jamais te faire fuir. En garde ! »

Le Maître d'arme abattit son instrument de métal sur le gong de bronze posé à côté de lui. Les deux jeunes femmes prirent position s'opposant l'une à l'autre. Menerie adopta une pose de combat de second cycle, une de celles que Nika avait montrée à la rôdeuse. La parade à la seule attaque que son adversaire déclencherait par cette pose devait s'exécuter très minutieusement, requérant de la duelliste une grande souplesse en même temps qu'une rapidité diabolique. Menerie savait par avance que cette parade n'offrait qu'une piètre défense. Elle résolut d'attaquer Nylstia et d'amorcer ensuite un mouvement de croc du renard à l'aide de sa main gauche pour lacérer la poitrine exposée de son adversaire. La rôdeuse comprenait l'enjeu de cette confrontation. Maître Koshiur avait beau vanter les compétences émérites des guérisseurs du temple, Menerie voulait lui porter un coup fatal, certainement pour retirer le prestige d'avoir vaincu l'apprentie qui bénéficiait de tant d'égards de la part de la Maîtresse Supérieure. Soudainement prise d'une haine incontrôlable, Nylstia décida d'abandonner les préceptes de la parade pour laisser libre cours à ses instincts de chasseresse. Elle fléchit légèrement les genoux, signal du départ de l'attaque. Menerie fut décontenancée l'instant d'une fraction de seconde puis repris mentalement la procédure de la pose de combat. Avec la rapidité du faucon en piqué, elle fit glisser sa dague d'onyx noir de sa main gauche vers la droite et bondit vers son adversaire qui n'esquissa aucun geste. L'instant d'après, l'apprentie fondait sur Nylstia, sûre de sa stratégie. La rôdeuse sentit le souffle accéléré de son adversaire sur son front et commença les mouvements de la parade. Tout se passait comme prévu se dit Menerie. Pour plus de sécurité elle décida de ne pas feinter l'attaque et de porter le croc du renard qu'au dernier moment, rendant l'exécution du coup encore plus difficile car il se devait d'être accompli avant que la parade ne la rende inoffensive. La dague dessina les mouvements conventionnels de la pose sous la forme d'une fente sous l'épaule droite de Nylstia. Donnant le change dans la rapidité de mouvement, celle-ci dégagea son épaule, la dague frôlant l'échancrure de son uniforme d'apprentie. Elle se retrouva légèrement sous le corps de son adversaire, dans la position donnée prête à lancer la parade. A cet instant précis, Menerie plongea sa main gauche à sa ceinture pour sortir une seconde dague aux allures d'éclair blanc. La rôdeuse comprenant la signification de ce geste, posa la main gauche à terre et bascula son poids pour faire décoller son corps dans l'air, découvrant à nu la garde de son adversaire. Encore fallait-il que Nylstia puisse contre attaquer dans cette posture inversée totalement invraisemblable. Menerie, achevant le croc du renard à l'aide de sa dague blanche, constata bien tardivement qu'elle ne brassait que de l'air. Les mains de son adversaire étaient sorties de son champ de vision, ce qui marquait une des fautes les plus élémentaires que l'assassin ne devait jamais faire. Menerie leva la tête au dessus d'elle et ressentie une douleur vive dans le dos. Elle devina avant de s'effondrer au sol que Nylstia, le bras droit replié derrière elle, avait sorti du fourreau un sai acéré et l'avait planté sans regarder dans la partie dorsale du corps de sa victime. Nylstia pivota en l'air en effectuant une vrille et retomba sur ses jambes auprès de l'apprentie.

Un sourire massif et un regard de haine, l'expression que décela Koshiur sur le visage de la rôdeuse ne pouvait tromper. Il s'était levé soudainement de sa chaise à l'instant où Nylstia frappait Menerie par cette parade surprenante. Aucun livre ancien n'enseignait ce style de combat, en tout cas il ne vint pas de référence précise à Koshiur. A présent, il contemplait son élève l'air furieux, criant à l'assistant de garde présent dans le vestibule d'aller chercher un moine guérisseur au plus vite. Retrouvant son calme alors que la rôdeuse restait prostrée dans sa satisfaction il s'approcha d'elle et la gifla. Nylstia ne broncha pas, ses yeux de haine plongés dans ceux de son mentor.
« Que cherche – tu ici ? Déclara le maître assassin. Jamais il ne m'avait été donné de voir une apprentie de premier cycle tuer sous mes yeux une apprentie de niveau inférieur. Je ne sais pas qui t'a appris de tels mouvements de combats. Tu es dangereuse, comme seuls les fous le sont. » Nylstia ne répondit rien se contentant d'un hochement d'épaule. Koshiur reprit : « J'en référerai à la Maîtresse Supérieure, soit en sûre. ». Puis Il sortit du dojo, laissant là son apprentie à ses pensées. Nylstia essuya son sai sur sa serviette puis le rangea à sa ceinture. Elle s'épongea ensuite le front et se dirigea vers le vestiaire pour se changer. La garce n'avait eu que ce qu'elle méritait. Elle avait eu tort de la sous – estimer avec ses tendances contemptrices. Dans un accès de frustration et de rage, elle jeta la serviette par terre. Ce n'est qu'à ce moment qu'elle remarqua la trace rouge sang dessus, nette et droite. Elle s'accroupit pour ramasser la serviette maculée. Comprenant qu'elle venait de tuer gratuitement une élève de l'école, elle plongea la tête dans la serviette et pleura, ses sanglots de douleur étouffés par le tissu de coton.
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